1^ÈRE EN FRANCE

PRISON FERME
POUR L’ÉLEVEUR DE VISONS D’ÉMAGNY
(à 20 kms de Besançon, Doubs).

C’est évidemment une très belle avancée au bout de plusieurs années de travail, d’enquête et d’actions en justice.
Mais au bout du compte, l’éleveur n’aura jamais connu l’envers du décor.
Il n’aura jamais été derrière de vrais barreaux, les mêmes que ceux qu’il impose depuis plus de 30 ans à plusieurs dizaines de milliers d’animaux.
Une peine en extérieur sera certainement venue remplacer l’enfermement que connaissent en ce moment même les visons d’Emagny.

C’est en date du vendredi 06 mai 2016 que retentit la bonne nouvelle dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Besançon.

Le jeune juge sachant mener parfaitement ses séances et les magistrats pleins de bon sens ne se sont pas laissés berner par le plaidoyer débordant d’inexactitudes de l’avocate de l’éleveur. À la voir et à l’entendre, on aurait cru à une représentation théâtrale.
L’avocate de M. Raunet a tenté d’apitoyer la cour sans succès, en rappelant que son client voulait transmettre à ses enfants ce « beau cadeau » qu’est l’entreprise familiale. Entreprise qui massacre plusieurs milliers d’animaux par an.
D’après les informations chiffrées que nous nous sommes procurées de cet élevage, il apparait que ce commerce de la mort génère d’énormes profits. Durant l’audience, l’éleveur a fait remarquer que le cours de la fourrure avait chuté l’an dernier. Là encore nous avons failli sortir nos mouchoirs.
Cette baisse des cours de la fourrure semble assez logique puisque la grande majorité de la population ne veut plus tolérer cette barbarie vestimentaire. Seuls quelques irréductibles sans âme continuent à porter la mort sur leurs épaules.

 

Il est intéressant de noter que le maire du village accueillant l’entreprise tellement souvent reconnue en infraction, couvrirait l’éleveur. Plusieurs habitants disent avoir peur de l’éleveur  ; quant à Monsieur Berger, le maire du village, il n’aurait pas eu le même discours il y a quelques années en arrière avant d’être élu maire …(à suivre).

A l’issue de ce verdict, les médias en ont fait écho. Ci-dessous, quelques exemples.

 

 De la prison ferme pour l’éleveur de visons d’Emagny dans le Doubs

L’éleveur de visons installé à Émagny (Doubs) a été condamné à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Besançon. La justice lui reproche notamment des mauvais traitements et de nombreux manquements au respect de normes environnementales. Dans le village, c’est l’incompréhension.

La peine pourrait paraître sévère. Six mois de prison ferme, 2.000 euros d’amende et la même somme en dommages et intérêts pour les parties civiles, la société de protection des eaux et l’association de défense des animaux Combactive.

Son président est soulagé que justice soit enfin rendue : “C’est une vraie condamnation vis-à-vis d’un éleveur qui est en infraction depuis moult années. Quelqu’un qui fait une erreur, on lui dit “fais attention” mais quelqu’un qui en fait deux, trois, dix … on se dit que c’est quelqu’un qui ne rentrera jamais dans les clous, qui ne veux pas respecter la réglementation et c’est là où le problème est né.”
“C’est quelqu’un qui ne rentrera jamais dans les clous” pour Combactive.

L’éleveur, Eric Raunet, ne nie pas avoir construit des bâtiments sans autorisation à l’époque de son installation à Émagny en 1998. “C’est du passé”, explique maintenant le maire du village, Joël Berger. “Ça fait vingt ans ou vingt-cinq ans que ça dure. Alors bien sûr ce n’est pas correct ce qu’il a fait au départ, mais aujourd’hui il a deux enfants, deux fils, qui ont fait des études importantes et qui veulent continuer l’élevage de visons. Donc nous on est d’accord qu’ils puissent continuer. Mais de faire ça dans les normes et ça devient compliqué, avoue l’édile. Aujourd’hui, ce qu’il essaie de faire c’est très bien et c’est quelque chose d’important pour le village d’Émagny parce que c’est un élevage. Un élevage comme on fait des poulets !”

Le maire soutient l’éleveur

 

La seule différence, c’est qu’ici il y a 5.000 visons destinés à être tués pour leur fourrure. Ça ne plaît pas à tous les habitants du village : “Je ne cautionne pas, dit l’une d’elle. Mais après, ça ne gêne pas.” D’autres riverains notent même une amélioration : “Il y a eu des mises aux normes, ça sent moins. Et puis, c’est à l’extérieur du village.” Mais ici, cet élevage ne déchaîne pas les passions. Au lendemain de la condamnation de l’éleveur à de la prison ferme, personne n’est au courant, que ce soit au tabac, à la boucherie, à la pharmacie ou dans les rues : “C’est autorisé en France alors qu’on le laisse faire”, dit-on, sans vouloir faire d’histoires.
L’affaire des visons ne déchaîne pas les passions dans le village

Les opposants ? “Ils sont une vingtaine dans tous le village”, selon le maire. Les autres, ceux qui sont venus manifester à plusieurs reprise, les parties civiles dans l’affaire, sont de l’extérieur. Il y avait des failles certaines dans l’exploitation d’Émagny mises en lumière par les défenseurs de l’environnement et des animaux. Mais “c’est bien le procès de la fourrure”, selon les habitants qui ont bien voulu s’exprimer. Ni l’éleveur ni ses fils n’ont voulu nous recevoir.